mercredi 4 septembre 2013

Histoire "d'eau", toujours sous censure 50 ans après

A l'heure où bientôt on ne pourra pas aller "pisser" derrière un arbre sans avoir une autorisation au titre de la loi sur l'eau, en Lozère pour les éoliennes on peut creuser des trous énormes, dans le massif du Truc de l'Homme qui est un château d'eau pour tout le secteur.
Voir sur le site en lien les atteintes au massif

Monsieur le maire d'Aumont Aubrac qui s'est abondement exprimé dans les médias sur ses difficultés à faire passer son projet d'adduction d'eau potable sur l'Aubrac, est muet sur cette atteinte à notre environnement ; ne parlons pas des services qui embêtent un petit agriculteur pour de menus travaux, mais qui là n'ont rien vu, pourtant au Truc de l'Homme, on peut y aller à pied, et même en voiture de service.

Pour comprendre le problème que nous soulevons, nous mettons ci-dessous un texte de l'association pour la protections des bassins  du Bès et de la Truyère.

Conséquences des implantations d’éoliennes sur le sous-sol, les réserves en eau et l’hydrographie en Lozère et plus généralement sur des socles grantiques.
La partie nord de la Lozère, à savoir l’Aubrac et la Margeride, repose essentiellement sur un socle granitique fissuré au fil du temps sous l’effet de multiples facteurs (glaciation, soulèvement des Alpes, sismicité, infiltrations d’eau, gel/dégel etc.). Il n’y pas de nappe phréatique à proprement parler. Il faut se représenter en sous-sol un réseau en trois dimensions de failles et de micro-failles à la faveur desquelles l’eau (émanant d’infiltrations ou d’origine fossile et contenues dans des poches aquifères) remonte à la surface (trop plein). C’est pour cela que nos régions granitiques sont connues pour leurs nombreuses résurgences au sommet des montagnes, contrairement aux régions calcaires où l’eau sourd à la base des couches sédimentaires. Certaines de ces failles se recoupent, d’autres sont tout à fait indépendantes les unes des autres. Ensemble elles représentent une juxtaposition de réseaux aquifères qui ne sont pas nécessairement liés entre eux et dont la configuration dans l’espace est très difficile à connaître (d’où le succès des sourciers). Il en découle que la gestion de la ressource en eau en terrain granitique est bien plus complexe que celle des aquifères sédimentaires et que des précautions extrêmes s’imposent quant à l’exploitation des terrains en surface. Ainsi, quand on défonce le sol pour faire une « semelle » d’éolienne (lourde semelle en béton qui assure l’ancrage et la stabilité de l’éolienne, elle fait plusieurs mètres de profondeur et ne sera jamais excavée en fin d’exploitation), on bouche une source et la faille qui la prolonge : au mieux on perturbe durablement le régime de la ou des sources concernées et plus généralement le réseau hydrologique qui lui est lié, au pire on perd la ressource en eau A JAMAIS; il est incompréhensible que les pouvoirs publics n’aient pas encore pris la mesure de ce danger, à l’exception de l’Agence Nationale de Securité Sanitaire qui a pointé les risques sanitaires importants liés à la mise en place de dispositifs éoliens dans les périmètres de protection des captages d’eau ; dans la pratique, ces captages et points d’eau seraient extrêmement difficiles à éviter par les éventuels projets de parcs éoliens dans les bassins du Bès et de la Truyère (massifs de l’Aubrac et de la Margeride) tant leur densité est importante d’après les cartes du Bureau de Ressources Géologiques et Minières. Sans parler de la menace sur la qualité de l’eau due aux fuites (fréquentes) d’huile de moteur d’éolienne et aux produits chimiques contenus dans les 1500 tonnes de béton constituant le socle de chaque machine en montagne. Or la Lozère est connue pour son rôle de château d’eau: inutile de préciser les enjeux sanitaires et économiques liés aux ressources en eau…

En vous souhaitant bonne réception
Pascale Debord
Présidente
Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère
 
 
 
 
 
 
 Notre eau est précieuse en Lozère, préservons la
 


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