http://www.rue89.com/planete89/2011/07/30/tachycardie-nausee-le-bruit-des-eoliennes-nocif-pour-la-sante-216010
Tachycardie,
nausée : le bruit des éoliennes, nocif pour la santé ?
Par
Gabriel Kenedi | Journaliste | 30/07/2011 | 18H16
L'implantation
de huit éoliennes industrielles a poussé une association de l'Allier àdéposer
plainte contre X pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui. Une
première. Les plaignants s'appuient sur des études qui prouveraient la nocivité
de ces moulins à vent.
Dans
la montagne bourbonnaise, plusieurs riverains du parc d'éoliennes géantes
craignent en effet pour leur santé. (Voir la vidéo)
Que
disent les scientifiques invoqués par les « anti » au sujet des sons émis par
les éoliennes ?
Nicole
Lachat, une biologiste suisse, vient de recenser dans une étude les
recherches indépendantes réalisées par des médecins, des biologistes et des
acousticiens.
Selon elle, le bruit provoque des « effets
néfastes avérés sur la santé, et ces effets ne sont pas seulement auditifs ». (Télécharger
l'étude)
Les
éoliennes provoquent deux sortes de bruit :
un
bruit audible : au pied de l'hélice, celui-ci atteint 120 décibels –
l'équivalent de la puissance sonore d'une boîte de nuit. Plus on s'éloigne,
plus il s'estompe.
Les
chercheurs Petersen et al. ont montré que le bruit des éoliennes était
plus génant que celui provenant d'autres sources (trafic routier, aéroport). Et
voir les éoliennes aggrave le sentiment de dérangement des riverains.
Nicole
Lachat explique :
«
A des vitesses ne dépassant pas 15 m/s, les pales émettent le même genre de
bruit qu'un planeur. Des vitesses plus élevées créent des turbulences autour
des pales qui émettent alors des bourdonnements. De surcroît, à chaque passage
de la pale sur le mat, un “wouf” est émis. »
des
infrasons : on ne les entend pas mais le corps les perçoit. Certains
chercheurs pensent que ces sons, puisqu'on ne les entend pas, sont sans
danger pour la santé . Mais d'autres, de plus en plus nombreux, soutiennent au
contraire que les infrasons produits par les machines sont les plus nocifs pour
les riverains.
Le
syndrome éolien : maux de tête, tachycardie
La
pédochirurgienne américaine Nina Pierpont a mis un mot sur les souffrances des
riverains liées aux nuisances sonores : le syndrome éolien. Elle a mené
une recherche auprès de 38 habitants vivant juste à côté d'éoliennes
industrielles et dont les symptômes se sont développés après la mise en service
des engins.
Elle
a constaté plusieurs symptômes récurrents chez ses sujets :
troubles du sommeil,
maux de tête,
acouphènes (bourdonnements ou tintements dans les
oreilles),
sensation d'augmentation de la pression à
l'intérieur de l'oreille,
vertiges (étourdissements et sensations
d'évanouissement),
vertige (sensation du corps ou de la pièce qui
tourne),
nausées,
troubles de la vue,
tachycardie (accélération des
battements du coeur),
irritabilité,
problèmes de concentration et de mémoire,
angoisses
associées à des sensations de palpitations ou de frémissements internes,
surgissant pendant l'éveil ou le sommeil.
L'apparition
des symptômes n'est pas immédiate. Les personnes s'exposant quelques heures aux
éoliennes ne sont pas affectées. Ils ne concernent donc que les individus en
contact permanent avec les turbines. Parmi les riverains, les enfants et les
personnes âgées sont les plus exposés au syndrome éolien.
D'après
Nicole Lachat :
«
Plusieurs études montrent qu'en présence de bruits de basse fréquence, les
symptômes et le degré à partir duquel les personnes sont gênées augmentent au
fil du temps et qu'il n'y a pas d'habituation. »
Elle
cite un médecin australien, le docteur Laurie, qui a constaté les mêmes maux.
Cette dernière se montrerait même plus alarmiste quant aux effets néfastes des
infrasons : l'apparition des symptômes
varie d'un cas à l'autre, de quelques
semaines à plusieurs mois, avec une aggravation au fil du temps. Surtout, Laurie
a constaté que les infrasons pouvaient se propager jusqu'à 10 kilomètres dans
des zones montagneuses ou rurales.
8
000 éoliennes d'ici 2020
En
France, la distance minimale entre une éolienne industrielle et une habitation
est de 500 mètres. Des chercheurs préconisent d'augmenter cette distance.
Nicole Lachat estime :
«
[qu']un certain consensus semble se dessiner autour d'une distance minimale de
1,5 à 2 km. Il est toutefois nécessaire de prendre également en compte que
chaque situation environnementale est particulière. »
Face
aux résistances de plus en plus virulentes des riverains, la nécessité d'études
sur le long terme pour connaître ces effets durables devient urgente. D'autant
que l'éolien se développe considérablement en France. L'objectif affiché du Grenelle
de l'environnement est d'atteindre 8 000 éoliennes d'ici 2020. Aujourd'hui,
on en compte environ 3 500.
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire