Enfin une commissaire enquêteur qui fait son travail sur le projet de la Boulaine en Lozère

Un grand merci à la commissaire enquêteur du projet éolien de la Boulaine, non pas pour son avis défavorable, mais pour son intégrité et son intelligence à prendre parti sur un sujet difficile, et à exprimer un jugement clair sur de nombreuses problématiques (UNESCO, paysages, biodiversité, valeur immobilière, tourisme, etc…).

Nous commencions en Lozère à nous poser des questions sur la capacité des commissaires enquêteurs à se positionner d’une façon équitable ; en effet entre la commissaire du projet des Taillades pour qui il n’y a aucun problème car « la nuit les gens ils dorment », et les commissaires des dossiers de la Villedieu et de Le Born-Pelouse qui ne font que reprendre les arguments des promoteurs sans doute par insuffisance manifeste (nous laissons les lecteurs juges), nous nous posions des questions sur le fonctionnement d’une procédure démocratique, nécessaire à éclairer les choix de notre société.

Lors de notre contact dans le cadre des permanences de l’enquête publique, nous avions un peu bousculé la commissaire à ce sujet, mais surtout nous lui avions fait part des nombreuses incohérences de ce projet.

Nous sommes en accord avec un grand nombre de ses observations ; néanmoins nous constatons qu’une enquête publique pour une commissaire est un temps court pour comprendre tous les enjeux, aussi quand elle conclut sur certains thèmes : « je prends acte des réponses apportées » du promoteur, nous sommes plus critiques, car les arguments du promoteur sont plus que très contestables pour une personne avertie.

Mais nous ne sommes pas dupes, cet avis défavorable devrait être bien perçu par le préfet : en effet le préfet aurait été bien ennuyé par un avis favorable sur un projet dans le secteur de la Boulaine, où ses services ont publié une étude préconisant l'exclusion de l'éolien sur la ligne de crête de la Boulaine et encore plus avec les engagements UNESCO préconisant l’exclusion de l’éolien industriel  dans le périmètre Causses-Cévennes. Ce doit aussi être la position de prudence de notre chantre de l’hyper-ruralité, la commune de Mende n’a pas délibéré sur ce très mauvais projet.

Pourtant sur le registre d’enquête en mairie de Mende, un certain URBAIN V exprimait son désaccord  sur ce projet  symbole de la finance à tout prix, qui se verrait depuis sa statue de la place de la basilique, et aussi depuis le chemin URBAIN V dans les abords de Grèze. Mais aujourd’hui « tout fout le camp » même notre commissaire n’a pas retenu la validité de cette pertinente observation.

Espérons que le préfet classera sans suite ce projet, et que la commission des sites  saura être plus libre que lors du dossier des Taillades. Nous avons depuis changé de majorité au département, et nous espérons que notre nouvelle présidente saura un peu mieux prendre en compte les enjeux de nos exceptionnels territoires. Nous lui en avons fait part quelques jours avant son rendez vous avec Ségolène Royal.

Mais nous restons vigilants ; regardez bien le tableau des ICPE de la préfecture ; les dossiers de Champcate et de Lou Paou II avaient fait l’objet d’avis défavorables des commissaires enquêteurs en 2013. Et bien ils ressurgissent dans la ligne 2014, ce qui veut dire que les promoteurs n’abandonnent pas, mais qu’aussi les services de l’Etat leur donnent un espoir d’aboutir, malgré une opposition locale argumentée.

C’est dire que notre démocratie n’est pas claire, et surtout que la Margeride est pour nos décideurs un territoire abandonné à la spéculation éolienne.

Sophie Pantel dans votre future gestion du département respectez vos écrits :  dans un courrier de 2013 vous nous aviez dit que l’éolien était impossible en Lozère car tous les espaces étant déclarés à enjeuxs forts.

Mais un politique pervers avait dit que « les promesses n’engageaient que ceux qui y croient ». Nous, nous pensons que la démocratie doit l’emporter sur les travers de certains politiques, qui gèrent plus leur carrière que l’intérêt général. La commissaire elle, a tenu compte de la délibération de décembre 2012 contre l'éolien industriel en Lozère.

Souhaitons que la Lozère s’engage dans un processus un peu plus démocratique, et que le Marvejols-Mende puissent toujours offrir à des milliers de participants un espace non dégradé par ces énormes machines industrielles, qui n'ont d'intérêts que financiers et fiscaux pour leur promoteur.

 Madame la commissaire merci pour votre bon sens, et votre recul par rapport à certains discours dominants. Votre avis montre qu'en Lozère on peut mieux faire.