jeudi 6 septembre 2018

La transition écologique en Lozère c'est comme les larmes de Hulot

Vous avez tous vu les larmes de Hulot, ce dernier habitué à avoir un hydravion, plusieurs hélicoptères et ULM pour filmer un vol de libellules dans son émission USHUAIA, ne comprenait toujours pas que le monde réel n'a rien à voir avec le monde de l'image.
Mais était-ce de vrais larmes, ou de la simple manipulation médiatique ?

En tout cas son discours sur la transition écologique virtuellement généreux, n'est pas très réaliste. Ce décalage entre le discours et le monde réel fait que sur cette thématique il se fait n'importe quoi.

Et en Lozère le monde réel nous le montre tous les jours, à partir de la problématique de l'éolien terrestre.

Depuis quelques années nous avons tout vu :
- un schéma régional éolien complétement nul que l'on a voulu nous imposer, avec un TA de Montpellier qui quelques jours avant la COP 21 pour ne pas faire désordre avait rejeté tous nos motifs d'annulation ; et puis ce même schéma annulé par la Cour d'Appel de Marseille pour absence d'évaluation environnementale, ce que nous avons toujours affiché. Mais motus, en Lozère les médias et l'administration font comme si cela n'a jamais existé.
- un projet éolien sur la Villedieu annulé par la Cour Administrative d'Appel de Marseille pour non prise en compte de la loi Montagne et décision confirmée par le Conseil d'Etat, . C'est un sujet que nous soulevions depuis de nombreuses années dans nos interventions, mais tout le monde faisait la sourde oreille, et d'ailleurs ça continue encore (voir le dossier récent des Taillades).
- un projet éolien sur le Born annulé par le TA au motif de non prise en compte des paysages, dossier validé par le préfet malgré toutes les oppositions motivées au titre de notre droit national, et d'une étude DDT, mais la pression politique avait été plus forte, que le bon sens et le simple respect de nos paysages emblématiques. Sur ce dossier le commissaire enquêteur nous avait traité d'admirateurs passifs du paysage ; nous doutons qu'il ait le courage aujourd'hui d'écrire au président du TA qu'il est un admirateur passif du paysage.
- et aujourd'hui 2 projets éoliens en cours d'instruction : celui sur la commune de Peyre en Aubrac à proximité immédiate du chemin de Saint Jacques inscrit à l'UNESCO, et celui de Bourg sur Colagne à proximité immédiate du chemin Urbain V et en balcon sur le site Causses Cévennes inscrit à l'UNESCO. Ces 2 projets sont à l'intérieur du PNR Aubrac dont la charte précise le principe d'exclusion de l'éolien industriel à l'intérieur du périmètre. Et bien malgré celà l'instruction continue, ce qui veut dire que pour l'éolien tout semble permis.

Sur cette thématique de l'éolien on a simplifié les procédures, on a minimisé les distances d'implantation, localement on a été laxistes sur les autorisations, c'est bien dire que les larmes de Hulot c'est du pipeau, car on a bien ouvert les portes administratives pour faciliter ces pseudos projets de la transition écologique, et celà même dans des lieux emblématiques. Mais chut, il ne faut pas le dire, car le bon peuple pourrait se poser des questions.

Et cette ouverture de la facilité administrative offerte aux projets éoliens est très lisible dans le dossier éolien des Taillades :
un projet qui n'aurait jamais du être accordé, au vu des enjeux de biodiversité et de paysages de ce territoire (proximité du chemin de Stevenson, de la voie Régordane; du plateau de la Garde Guérin, des gorges du Chassezac, du PNC, de la réserve internationale de ciel étoilé, de l'abbaye de Notre Dame des Neiges, présence d'une étude DDT excluant l'éolien du massif des Taillades, dispositions de la loi Montagne, etc, etc...)
un projet qui a été accordé alors que de nombreux points du dossier d'instruction n'étaient pas clairs ( entre autres problématiques des voies d'accès non vérifiées au titre de la loi montagne, de la biodiversité, des accords fonciers,.etc, etc,....).
En France toute demande de permis de construire d'un particulier est refusée s'il n'est pas attesté la véracité d'un accès d'un point de vue technique et foncier ; dans le cas de ce dossier des Taillades il est évident que ce point a été totalement négligé par l'administration. Et là on est pas face à un accès modeste, mais face à la réalisation d'une voie "nouvelle" de plusieurs kilomètres sur une ligne de crête en zone d'application de la loi montagne.


C'est bien dire qu'en Lozère sur cette problématique de l'éolien industriel, il se fait n'importe quoi ; sur ce dossier des Taillades on a autorisé une dossier qui nous semblait irrégulier, ce qui se confirme par les nombreuses irrégularités du chantier : modification du tracé de la voie d'accès, travaux sur des zones sensibles, travaux en période d'interdiction au titre de la biodiversité, intervention sur le lit d'un cours d'eau. 

Quand on s'informe sur les interventions des associations sur ce dossier, chaque fois certains travaux sont réalisés en dehors de toute autorisation, chaque fois l'entreprise demande une régularisation une fois les travaux faits mettant l'administration devant le fait accompli, et l'administration n'y trouve rien à redire. A croire que nous n'avons plus besoin d'administration, les grandes entreprises se sachant un terrain conquis., et quoiqu'elles fassent, elles obtiennent des régularisations post-travaux.
La réponse de la préfète du 20.08.2018 aux nombreuse questions des associations est très illustrative sur ce point.

Le combat en particulier de l'association des Robins des Bois de la Margeride et de l'association Urgence Nature depuis plusieurs années contre ce mauvais projet éolien des Taillades se fonde sur de nombreux points qui se sont avérés vérifiables ces derniers mois sur l'irrégularité de certains travaux, et nous comprenons leur réponse à ce courrier de la préfète qui botte en touche.

et nous comprenons encore plus leur plainte déposée au procureur de la république avec les explicatifs exprimés dans ce complément adressé récemment au procureur.

Quand nous analysons l'histoire et le déroulé de ce projet, projet éolien largement favorisé par l'administration et suivi par le ministère de la transition écologique, nous ne comprenons pas comment Hulot a pu se permettre de se plaindre sur un manque de soutien.  Tout ça c'est de l'enfumage, pour nous rendre encore plus crédule sur un discours dominant pseudo écologique qui risque de nous entrainer socialement, économiquement, environnementalement dans le mur.



Alors que les médias ont parlé récemment de cette approbation internationale d'une réserve de ciel étoilé, nos moines de l'abbaye de Notre Dame des Neiges lieu de silence et de lumière intérieure, vont bientôt avoir leur site pollué la nuit par les flashes de sécurité de ces énormes machines industrielles. La transition écologique prônée par ces machines trouve là encore un non-sens de la transition humaniste vers plus de sens.

Et ne parlons pas de la transformation du massif des Taillades en zone de sports mécanisés sur pistes de terre, en zone de montagne, où aujourd'hui passent tous les jours des dizaines de 45 tonnes avec la bénédiction de la préfecture.

La transition écologique en Lozère, c'est bien comme les larmes de Hulot.

1 commentaire:

  1. Quant au projet de l'extension du parc Lou Paou , là c'est un délire total : En pleine procédure de régularisation des captages de la commune de Servières....l'hydrogéologue agréé ajoute de son propre chef dans sa bibliographie l'étude réalisée par Berga Sud mandatée par EDF EN le promoteur éolien
    On hallucine

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