De Rabelais écrivant les exploits de Gargantua sur les Causses, à un préfet du XIXème écrivant son séjour en Lozère, aux géographes expliquant l'extraordinaire lisibilité géographique de notre département, à Renaud Camus écrivant dans les années 2000 "le Département de la Lozère " dont nous vous conseillons la lecture, jusqu'à L'ALEPE qui vient de publier un bel ouvrage "Haut Gévaudan, du paysage aux espaces naturels"
La Lozère n'est pas un pays de misère mais un pays encore extraordinaire.
Mais rien n'est simple dans notre exceptionnel pays rural de montagne de Lozère. De la parole (nos élus dans l'ensemble reconnaissent la qualité de nos espaces dans leurs discours) aux actes c'est moins évident.
Par exemple quand le ministère de l'Environnement à proposé le classement des Gorges du Tarn, un site de renommée internationale, nos élus locaux étaient vivement opposés, et même tous les représentants locaux à la commission supérieure des sites ont essayé un dernier baroud d'opposition, mais le bons sens a repris le dessus avec l'intervention très claire du représentant du Conseil d'Etat reconnaissant le bien fondé de ce projet de classement au titre des Sites. Et plus tard même Jean Jacques Delmas prenait la défense de l'inspecteur des sites à la commission départementale des sites.
Idem avec le projet d'inscription des Causses et des Cévennes au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des paysages culturels vivants ; si vous allez regarder dans les archives du département,ou de Lozère Nouvelle, vous y trouveriez des interventions d'élus s'exprimant sur le non sens de ce projet d'inscription. Il a fallu de la persévérance de certains professionnels, pour que progressivement nos élus viennent à s'intégrer dans une Entente Départementale pour faire aboutir ce beau projet.
Analysons aussi le schéma régional éolien du Languedoc Roussillon ; au départ toutes les communes de Lozère étaient déclarées favorables à l'éolien industriel, il a fallut nos courriers, nos interventions pour faire exclure le site UNESCO, pour faire déclarer l'Aubrac non opportun à l'éolien industriel.
Pourtant les caractéristiques de nos espaces étaient déja clairement identifiées dans l'atlas régional des paysages du Languedoc Roussillon.
Il a encore fallu l'investissement des associations pour faire annuler ce mauvais schéma éolien, qui ne prenait aucunement en compte les problématiques environnementales de nos territoires, et ce sans l'aide des élus ; la cour administrative d'appel de Marseille nous a donné raison, et le Conseil d'Etat sur des dossiers similaires aussi.
Rien que sur l'Aubrac, allez lire les caractéristiques des boraldes de l'Aubrac, et si vous voulez comprendre la sensibilité paysagère de ces rebords de l'Aubrac qui donnent sur la vallée de la Colagne, allez ouvrir et agrandir la photographie vue depuis le Besset ; il est facile alors de comprendre que dans ces grands paysages il faut exclure l'éolien, c'est ce que dit d'ailleurs l'étude de la DDT sur l'éolien en Lozère;
Il est d'ailleurs très facile de s'en rendre compte en allant sur le terrain, c'est ce que nous avons fait sur le secteur entre le Massibert et le site de Rambals.
(cliquez sur la photo pour l'agrandir, pour revenir sur la page faire échap)
C'est une erreur évidente d'aménagement du territoire que d'accepter un projet de plusieurs éoliennes de 150m de haut dans un paysage aussi exceptionnel
Faut-il rappeler que nous avons là une vision sur le site UNESCO, sur les grands Trucs de Marvejols (Truc du Midi, Truc de Saint Bonnet), que nous sommes dans les paysages des chemins Urbain V, et Saint Guylhem, que nous surplombons la vallée de la Colagne, et le site historique du Monastier, que nous sommes sur le lieu de passage des grandes drailles historiques, qui ont structuré nos paysages de l'agropastoralisme, etc...etc...
Nous rappelons encore qu'il nous a aussi fallu intervenir pour que nos élus lozériens valident avec le syndicat mixte de préfiguration du PNR Aubrac, l'extension du principe de l'exclusion de l'éolien sur les boraldes lozériennes.
Mais malgré ce, nous avons un plan d'urbanisme (PLU) du Monastier qui affiche que l'éolien peut être autorisé en zone naturelle ; un affichage dont la légalité peut être remise en cause, car il ne comporte aucune justification dans son rapport de présentation, aucune justification dans son projet d'aménagement et de développement durable (PADD), et bien entendu aucune prescriptions d'encadrement dans son règlement.
C'est d'autant plus ubuesque, qu'un projet de plan d'urbanisme intercommunal est en cours d'études à l'échelle de la communauté de communes du Gévaudan, et que dans son diagnostic territorial ce projet de PLUI signale bien les très fortes contraintes pouvant justifier l'exclusion de l'éolien sur ce secteur.
Monsieur le maire de Bourgs sur Colagne, nous avait invité à faire part de nos position sur l'éolien industriel, en début de son conseil municipal du 08.03.02018. Nous l'en remercions.
Nous avons présenté les incohérences à la fois paysagères et juridiques concernant ce projet privé éolien sur le secteur de Rambals ; nous espérons avoir été écoutés, mais pas sûr que nous ayons été réellement entendus.
Faire respecter le bon sens en Lozère, c'est bien un travail de patience
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