En Languedoc-Roussillon, le
développement de l'éolien est entravé par l'hostilité des collectivités locales
L'Aude et la Lozère s'opposent
au schéma régional au nom de la protection de leurs paysages
Le développement de l'énergie
éolienne dans la région Languedoc-Roussillon bute contre un obstacle inattendu
: la réticence des collectivités locales. Alors que l'adoption du schéma
régional éolien par le préfet de région était d'abord annoncée pour fin 2012,
puis pour début 2013, elle est maintenant programmée pour la fin du semestre.
Deux conseils généraux ont
opposé un avis défavorable à ce schéma :" En l'état actuel de son
élaboration, - il - n'est pas satisfaisant ", a tranché en
novembre 2012 l'assemblée de l'Aude, tandis qu'en décembre, le conseil général
de Lozère s'est déclaré hostile à " tout développement éolien sur le
territoire " du département, " au regard de ses espaces dont
la forte identité paysagère et environnementale est incompatible avec ce type
d'implantation ".
Quant au Gard, si les élus ne
se sont pas prononcés, on n'y compte qu'un parc, tous les projets étant bloqués
par des recours juridiques formés par des associations particulièrement
actives, animées par la fédération Vent de Colère implantée dans le département.
La région compte début 2013 une
puissance éolienne installée de 475 mégawatts (MW). Des projets pour 1 490 MW
ont obtenu un permis de construire ou sont en cours d'instruction. Les
assemblées départementales ne peuvent pas empêcher l'adoption du schéma, mais
leur réticence pèse évidemment.
Le schéma régional éolien est un volet du schéma régional du
climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE), prévu par la loi Grenelle 2 de
juillet 2010, et censé organiser le développement des énergies renouvelables,
la maîtrise des consommations énergétiques et la lutte contre la pollution de
l'air. Son adoption s'est faite sans difficulté dans plusieurs régions
(Midi-Pyrénées, Centre, Nord-Pas-de-Calais, etc.).
En Languedoc-Roussillon, le cas
le plus paradoxal est celui de l'Aude, département parmi les plus venteux de
France et champion national avec une puissance installée en éoliennes de 279
MW. Pour André Viola, président (PS) du conseil général, " le schéma
dit qu'on peut mettre des éoliennes dans 90 % du département, ce qui ouvre la
porte à la dispersion. Or nous lançons une procédure de classement au
patrimoine mondial de l'Unesco des châteaux du pays cathare, qui pourrait être
compromise par un trop grand nombre d'éoliennes. Nos seules ressources sont
l'agriculture et le tourisme. Notre atout, c'est un paysage préservé. Le
caractère de l'Aude risque de subir un impact négatif par un éolien trop
dispersé. "
La Lozère est aussi motivée par
la question du paysage, dans un département dont l'économie repose également
sur l'agriculture et le tourisme. Si l'on y compte dix fois moins de puissance
éolienne installée que dans l'Aude, avec 22 MW, les projets y sont plus
nombreux, avec 256 MW, selon la direction régionale de l'environnement, de
l'aménagement et du logement. Cette perspective est d'autant plus mal ressentie
que, comme l'a indiqué une étude de la direction départementale du territoire, "
la Lozère est le seul département de la région qui ne présente pas de communes
situées en zones particulièrement propices au développement de l'éolien ".
Pour Pierre Morel-A-L'Huissier,
député (UMP) et conseiller général, " il faudrait plutôt tabler sur les
efforts du département dans le bois et la micro-hydraulique, développer la
méthanisation et le solaire sur les toits. Eoliennes et paysages sont
inconciliables. " Si les Causses et les Cévennes paraissent épargnées,
la Margeride, au nord du département, est censée accueillir des dizaines de
mâts - " elle serait sacrifiée ", estime le député.
Des alternatives sont
envisagées. Pour Jean-Claude Chazal, conseiller général (ex-PS) de Lozère, "
il faut chercher des solutions autres que l'éolien industriel capitalistique :
par exemple, des sociétés d'économie mixte, dans lesquelles les collectivités
publiques gardent la main ". Dans l'Aude, André Viola estime qu'"
il faut positionner les nouvelles implantations à proximité de celles qui
existent déjà ".
Hervé Kempf
La Lozère est un département où coule l'eau vive, mais parfois aussi de faux discours ; on a entendu déja le faux discours de la solidarité énergétique ; dans le texte ci-dessus on a maintenant le discours de la prise en compte de la production électrique par les collectivités.
Avant de se lancer dans cette voie, il y a mieux à faire : déja assurer un vrai développement de l'économie lozérienne, assurer la bonne ressource en eau potable (ce qui n'est pas le cas sur notre canton d'Aumont Aubrac depuis bientôt 6mois), et bien d'autres encore.
Nos élus qui se disent de gauche devraient avoir plus de pertinance et de cohérence
Nous avons écouté hier soir sur "On n'est pas couché" notre charmante ministre de l'écologie ; elle a parlé d'énergie, et même dit que les ENR ce n'est pas que l'éolien ; appliquons le en Lozère où nous avons une marge de manoeuvre (filière bois énergie - hydraulique - photovoltaïque - méthanisation) plus adaptée à l'identité du département, et à la création d'emplois locaux.
Nous avons écouté hier soir sur "On n'est pas couché" notre charmante ministre de l'écologie ; elle a parlé d'énergie, et même dit que les ENR ce n'est pas que l'éolien ; appliquons le en Lozère où nous avons une marge de manoeuvre (filière bois énergie - hydraulique - photovoltaïque - méthanisation) plus adaptée à l'identité du département, et à la création d'emplois locaux.
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