dimanche 18 décembre 2011

une ballade en Margeride dans un secteur encore sans éoliennes

Et si on parlait des paysages en Margeride
              
En tant que marcheurs nous parcourons fréquemment les chemins ruraux encore ouverts de la Margeride.
                Une belle marche autour du hameau de Tiracols commune de Javols permet de montrer l’intérêt de nos paysages de la Margeride.---(afficher le lien)
                Nous sommes dans le versant sud  de la Margeride, l’altitude varie entre 1000 et 1100m ; des chemins avec des dénivelées douces, mais qui permettent néanmoins, sur les nombreux points hauts d’avoir des panoramas très variés et très ouvert sur la Terre de Peyre et les hauteurs de la Margeride.
                Le charme de ce secteur c’est la mosaïque des pâturages, des prés de fauches, des champs en culture, avec un semis de hameaux et de fermes isolés.
                Une architecture encore intacte dans nos villages, avec la rugosité, mais aussi la texture de nos murs en granit et de nos toits de lauzes.
                Sur le parcours Le Baou de l’Estival, site classé protégé pour son magnifique chaos rocheux dans un rétrécissement de la vallée de la Truyère. Un lieu magique où il fait bon l’été retrouver  le calme d’une nature sauvage, et la fraîcheur de l’eau.
                Au retour le site archéologique de Javols, ancienne Andéritum, ancienne Gabalum.
                Des paysages  rythmés par des milieux ouverts, des milieux fermés, très à l’échelle humaine par la taille du parcellaire agricole et forestier, par la taille des hameaux, des chemins, par une présence humaine discrète.
                Ces paysages de la moyenne Margeride, sont le résultat d’une activité agricole qui peut encore se maintenir, et même se développer par la valorisation de sa production, et la qualification d’un tourisme vert.
Ce micro-paysage de la Margeride n’est pas fait pour les éoliennes
                Mettre des éoliennes de 150m de haut dans ces paysages, ce serait nier la qualité de ce terroir, de ses paysages, le travail des générations antérieures et actuelles.
                Ces éoliennes industrielles ne sont pas à l’échelle des composantes de ce pays rural ; 150m c’est la dimension courante du parcellaire, c’est  7 à 8 fois la hauteur de nos arbres, c’est  50 fois la largeur de nos chemins, c’est 15 fois la hauteur de nos maisons, 4 fois la hauteur de la cathédrale de Mende, notre chef-lieu.
                Dans nos moyens et nos nombreux grands panoramas, ces grands objets statiques, sont des objets parachutés qui n’ont aucune logique avec les composantes historiques, sociales économiques qui fondent nos paysages de montagne. Ils perturberaient fortement leur lisibilité et leur reconnaissance, car sur ce plateau bosselé de la Terre de Peyre ils forceraient le regard de partout.
                Ces objets non transparents implantés par paquets, peints d’un blanc cru, d’une uniformité technique monotone, seraient en contradiction avec le cadre naturel et les quelques espaces bâtis.
                Vous pouvez me dire que les éoliennes ne font que la moitié de la hauteur du pont de Millau. Oui mais le pont de Millau est un ouvrage d’art au sens noble du terme. Quand vous le prenez en descendant vers le sud, après le péage, rester en 4ème, et rouler calmement pour apprécier l’ouvrage. D’abord il se découvre progressivement dans une courbe ce qui donne une dynamique à la perception. Sans discourir sur l’architecture, la technologie de l’ouvrage, analyser son insertion ;  l’ouvrage est comme posé sur une grande fracture entre 2 causses ; il apparaît bien comme un trait d’union entre 2 pays ; et là inconsciemment il fait comprendre que l’A75 est bien un équipement public qui relie, qui draine, la vie, l’activité, mais aussi en même temps un ouvrage qui met en valeur un pays et qui montre le savoir faire de nos entreprises françaises. Vous avez là un nouveau paysage cohérent.
                Aller voir les éoliennes, hormis leur hauteur qui impressionne ; ce sont des objets froids, blancs réfléchissant, statiques, sans âme car parachutés là pour des opportunités foncières et fiscales, sans cohérence avec le territoire. En réponse à des directives on met des objets qui n’ont aucun lien avec le territoire, et qui vont créer des points de fixation paysagers très perturbants.
                 Quand vous êtes à proximité d’un centre de consommation de l’énergie électrique, quand vous êtes aussi dans des paysages banaux, ou déjà fortement modifiés par l’activité humaine ; il peut y avoir une logique d’implantation et même une cohérence paysagère
                En Lozère pour l’instant tous les discours justifiant les éoliennes sont très contestables, et nous les contestons.

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