Et si on parlait des
paysages en Margeride
En tant que marcheurs nous parcourons fréquemment les chemins ruraux encore ouverts de la Margeride.
Une belle marche autour du hameau de
Tiracols commune de Javols permet de montrer l’intérêt de nos paysages de la
Margeride.---(afficher le lien)
Nous
sommes dans le versant sud de la
Margeride, l’altitude varie entre 1000 et 1100m ; des chemins avec des
dénivelées douces, mais qui permettent néanmoins, sur les nombreux points hauts
d’avoir des panoramas très variés et très ouvert sur la Terre de Peyre et les
hauteurs de la Margeride.
Le
charme de ce secteur c’est la mosaïque des pâturages, des prés de fauches, des
champs en culture, avec un semis de hameaux et de fermes isolés.
Une
architecture encore intacte dans nos villages, avec la rugosité, mais aussi la texture
de nos murs en granit et de nos toits de lauzes.
Sur
le parcours Le Baou de l’Estival, site classé protégé pour son magnifique chaos
rocheux dans un rétrécissement de la vallée de la Truyère. Un lieu magique où
il fait bon l’été retrouver le calme
d’une nature sauvage, et la fraîcheur de l’eau.
Au
retour le site archéologique de Javols, ancienne Andéritum, ancienne Gabalum.
Des
paysages rythmés par des milieux
ouverts, des milieux fermés, très à l’échelle humaine par la taille du
parcellaire agricole et forestier, par la taille des hameaux, des chemins, par
une présence humaine discrète.
Ces
paysages de la moyenne Margeride, sont le résultat d’une activité agricole qui
peut encore se maintenir, et même se développer par la valorisation de sa
production, et la qualification d’un tourisme vert.
Ce micro-paysage de la
Margeride n’est pas fait pour les éoliennes
Mettre
des éoliennes de 150m de haut dans ces paysages, ce serait nier la qualité de
ce terroir, de ses paysages, le travail des générations antérieures et
actuelles.
Ces
éoliennes industrielles ne sont pas à l’échelle des composantes de ce pays
rural ; 150m c’est la dimension courante du parcellaire, c’est 7 à 8 fois la hauteur de nos arbres,
c’est 50 fois la largeur de nos chemins,
c’est 15 fois la hauteur de nos maisons, 4 fois la hauteur de la cathédrale de
Mende, notre chef-lieu.
Dans
nos moyens et nos nombreux grands panoramas, ces grands objets statiques, sont
des objets parachutés qui n’ont aucune logique avec les composantes
historiques, sociales économiques qui fondent nos paysages de montagne. Ils perturberaient
fortement leur lisibilité et leur reconnaissance, car sur ce plateau bosselé de
la Terre de Peyre ils forceraient le regard de partout.
Ces
objets non transparents implantés par paquets, peints d’un blanc cru, d’une uniformité
technique monotone, seraient en contradiction avec le cadre naturel et les
quelques espaces bâtis.
Vous
pouvez me dire que les éoliennes ne font que la moitié de la hauteur du pont de
Millau. Oui mais le pont de Millau est un ouvrage d’art au sens noble du terme.
Quand vous le prenez en descendant vers le sud, après le péage, rester en 4ème,
et rouler calmement pour apprécier l’ouvrage. D’abord il se découvre
progressivement dans une courbe ce qui donne une dynamique à la perception.
Sans discourir sur l’architecture, la technologie de l’ouvrage, analyser son
insertion ; l’ouvrage est comme
posé sur une grande fracture entre 2 causses ; il apparaît bien comme un
trait d’union entre 2 pays ; et là inconsciemment il fait comprendre que
l’A75 est bien un équipement public qui relie, qui draine, la vie, l’activité,
mais aussi en même temps un ouvrage qui met en valeur un pays et qui montre le
savoir faire de nos entreprises françaises. Vous avez là un nouveau paysage
cohérent.
Aller
voir les éoliennes, hormis leur hauteur qui impressionne ; ce sont des
objets froids, blancs réfléchissant, statiques, sans âme car parachutés là pour
des opportunités foncières et fiscales, sans cohérence avec le territoire. En
réponse à des directives on met des objets qui n’ont aucun lien avec le
territoire, et qui vont créer des points de fixation paysagers très
perturbants.
Quand vous êtes à proximité d’un centre de
consommation de l’énergie électrique, quand vous êtes aussi dans des paysages
banaux, ou déjà fortement modifiés par l’activité humaine ; il peut y
avoir une logique d’implantation et même une cohérence paysagère
En Lozère pour l’instant tous les discours justifiant les éoliennes
sont très contestables, et nous les contestons.
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