Mais revenons sur les propos de notre sénateur chantre de l'hyper-ruralité ; ce n'est pas avec de tel propos qu'il va pouvoir défendre la Lozère à Paris. Franchement couvrir la Lozère, les Cévennes, l'Aubrac d'éoliennes ce n'est pas un geste républicain, ou alors c'est la république de la fin du XIXème qui prônait la colonisation, avec ses méthodes brutales et antirépublicaines d'exploitation des grands espaces d'Afrique de l'Ouest, du Magreb, de la Cochinchine.
Pourtant le Sénat est un lieu, où notre sénateur pourrait s'enrichir de points de vue argumentés et différents de ses propos du café du commerce. Nous vous mettons en lien un document de la FED qui a été auditée par la commission des affaires économiques du Sénat, dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique.
Un texte qui a une tenue professionnelle et citoyenne qui nous change du contenu de cette page d'actualité des potins lozériens.
Quand on a un niveau de responsabilité national, on se doit d'avoir une approche réfléchie et concertée sur nos problèmes de société d'aujourd'hui, et sur les problématiques de ménagement de nos territoires naturels.
En Lozère on peut mieux faire ; et c'est possible, nous venons d'apprendre que la communauté de communes de Fournels a délibéré récemment, contre l'éolien industriel sur son territoire exceptionnel de l'Aubrac.
A quand une telle délibération sur la Margeride
Je ne comprend pas votre critique concernant ce projet de développement durable, d'utiliser cette énergie renouvelable et non polluante qui participe à la lutte contre le changement climatique.
RépondreSupprimerPour ma part je trouve que l'endroit est bien choisi, un lieu désertique, très ventilé éloigné de toutes habitations ( pas de nuisance sonore pour les riverains).
De plus ce projet est prévu dans l'espace public, donc les recettes iront aux collectivités pour participer aux financements public (écoles,emploie,entretien des chemins, associations diverses ext..).
Vous que nous proposer vous ?
bonjour
Supprimerje constate que l'on lit mes blogs même quand ils sont de 2011.
maintenant en réponse à vos observations je vous fait part des point suivants :
- le coté développement durable de l'éolien est loin d'être démontré : dérégulation du marché de l'électricité, augmentation du prix de l'électricité, absence en France d'une vraie filière industrielle et donc faible création d'emplois, absence de concertation dans l'émergence des projets, effets induits très coûteux sur le renforcement des lignes (voir projet Estrella sur le secteur de Langogne) et plus encore.
- l'éolien une énergie peut être renouvelable mais qui fonctionne 20% du temps et pas obligatoirement quand on en a besoin
- le coté non polluant est à relativiser : utilisation de métaux rares extraits dans des conditions contestables, recours à des socles énormes en béton (consommation de matériaux, transport, modification des écoulements dans les nappes) sans compter les nombreux impacts sur les paysages et la biodiversité....
- la participation de la lutte contre le réchauffement climatique est de l'ordre du discours, l'agence européenne de l'environnement à partir des exemples allemand et danois conclut dans un rapport publié il y a quelques années que cette participation est nulle.
- l'endroit bien choisi sur le plateau du Roy est aussi de l'ordre du discours non fondé ; effectivement c'est un grand espace naturel, mais considéré comme emblématique (NATURA 2000, ZPS, ZNIEFF, plan national d'action pour le milan royal, circuit de randonnée et d'activités de pleine nature hiver comme été, présence immédiate du lac de Charpal, dans le grand panorama de Fortunio, vues depuis le site UNESCO, présence de l'ancienne route historique de Mende, pays du peintre Gallière,................)
- le coté très venté est à fortement relativiser en consultant les cartes d'aréologie de la région ; le nerf de l'éolien industriel ce n'est pas le vent mais les avantages fiscaux et les subventions de l'ordre de 50% sur le coût de rachat de l'électricité.
- le projet n'est pas dans un espace public, mais dans des sectionnaux qui sont des espaces privés, et qui historiquement depuis de nombreux siècles étaient des territoires de partage pour la population locale, et non des territoires à concèder à vil prix à une société étrangère qui est majoritaire à 80% dans la société Vent D'Oc.
- les recettes iront majoritairement dans l'escarcelle de la société mère, les miettes pour la location des sectionnaux et la fiscalité locale.
- le faible retour fiscal aux collectivités locales n'est ni plus ni moins qu'une ponction sur la taxe de la CSPE que paient les consommateurs sur leur facture d'électricité ; ce n'est pas du développement durable, c'est du racket.
Au vu de ces remarques en tant que citoyen normal et informé je me pose des questions sur le fonctionnement de notre démocratie actuelle.
Suite de la réponse au commentaire de Serge Reboul
SupprimerMaintenant que faire en Lozère ?
Ce n'est pas un département industriel, son agriculture est extensive et sa marge de manoeuvre ne peut se faire que dans la valorisation de ses produits, en utilisant l'image encore positive de nos espaces, en développant un tourisme de qualité, en étant une terre d'accueil pour des personnes et des entreprises cherchant une qualité de vie et d'espaces,......
Si vous lisez les documents de la démarche Lozère 2020 du conseil général, vous comprendrez que la Lozère à tout à gagner en valorisant ses grands espaces naturels et ses paysages ; et le vote très majoritaire de l'assemblée départementale contre l'éolien est motivé à titre.
Laisser implanter des éoliennes dans ce site emblématique, c'est valider le principe du mitage éolien sur toute la Margeride. Or la Margeride se meurt par le déclin de sa démographie, et l'inversion de la désertification actuelle sera obligatoirement rendue impossible par le mitage éolien.
Maintenant en ce qui concerne la lutte contre l'effet de serre :
en Lozère il y a des marges de manoeuvre sur la filière bois énergie, l'hydraulique, la méthanisation des résidus agricole, la politique des transports, l'isolation des bâtiments, mais aussi sur le comportement des usagers, ......
En ce qui concerne les recettes pour les collectivités
La gestion d'une collectivité c'est de trouver un juste équilibre entre besoins et dépenses, c'est de gérer intelligemment un territoire, c'est de favoriser le développement de l'activité créatrice d'emploi et de vie locale.
Mais c'est vrai que c'est beaucoup plus simple de s'agenouiller devant des financiers de l'éolien qui profitent d'une aubaine fiscale, et de prix de rachat hyper subventionnés, et qui prospectent nos petits élus avec des offres alléchantes, mais qui ne sont que de la colonisation industrielle et opportuniste, sans effets de levier sur l'activité économique locale.
Historiquement la Lozère n'a jamais été un pays de moulins à vent, mais malheureusement nos élus sont plus habiles à faire du vent, que de promouvoir des vrais politiques de développement durable, au sens de la convention de RIO, c'est à dire soutenable.
Je pourrai développer des points plus précis et plus professionnels sur ces points de vue
Noel Ducret