mercredi 30 mai 2018

Non à l'éolien industriel mais oui à la forêt lozérienne

A l'heure où certains projets éoliens sont prévus en zone forestière, pour faire fructifier le pognon des promoteurs au mépris de l'intérêt commun, il est bon de lire l'article sur la forêt en lien sur le site de l'association pour la protection des bassins du Bès et de la Truyère.

En Lozère on peut mieux faire ; sur la Terre de Peyre des habitants se sont regroupés au sein d'une association libre de valorisation de la forêt ; une initiative qui a été intelligemment soutenu par des élus et les ingénieurs et techniciens du CRPF. Ces dernières années des actions de plantations ont été entreprises sur plusieurs parcelles des adhérents.

Comme quoi dans notre petit pays il est possible d'agir localement, tout en pensant globalement. Mais pour ce, il faut que notre démocratie locale fonctionne, que les habitants s'expriment et ne se laissent pas berner par des discours dominants qui le plus souvent nous sont imposés, comme celui sur l'éolien industriel.

( Sur les hauteurs près du hameau de Grandviala, au loin juste à droite du grand pin étaient prévues 7 éoliennes de 150m de haut dans un massif forestier à Saint Sauveur de Peyre, projet pour l'instant abandonné suite à nos actions)


Nos espaces de la haute Lozère, c'est cette mosaïque de paturages, de prés de fauche, de forêts, de chemins, de vues fermées et de panoramas lointains.
Il y fait bon vivre, et les espaces forestiers en sont une composante essentielle.

mardi 29 mai 2018

Le PNR Aubrac officialisé par décret

Il a fallu du temps, mais avec la persévérance l'intelligence l'emporte sur la frilosité de certains face à la mise en place d'un PNR sur l'Aubrac.
Ce PNR Aubrac et sa charte viennent d'être approuvés par décret du premier ministre du 23 mai et publié au journal officiel le 24 mai.

Il nous reste maintenant à être vigilants pour que l'esprit de la charte soit respecté par les élus et par les services de l'Etat.

Et en ce qui concerne l'éolien industriel, il nous faudra être vigilants ; en Lozère nous avons 2 mauvais projets éoliens en cours d'instruction par les services de l'Etat dans le périmètre du PNR: celui de Bourgs sur Colagne en balcon sur le site UNESCO, et celui de Peyre en Aubrac sur l'itinéraire du chemin de St Jacques inscrit à l'UNESCO et en balcon sur la Terre de Peyre.

A ce sujet concernant le projet de Bourg sur Colagne nous avons adressé un courrier à Mme la présidente du département et présidente de l'Entente Interdépartementale Causses Cévennes.

Nous vous faisons copie de quelques paragraphes de ce courrier :
Nous vous rappelons aussi les points suivants :
-        --   Au vu de la carte du périmètre UNESCO disponible sur le site internet de l’Entente Interdépartementale, la zone tampon s’étend partiellement sur l’ancienne commune du Monastier, et donc sur la commune nouvelle de Bourgs sur Colagne. Elle vient d’ailleurs en limite immédiate du site d’implantation du projet éolien de Bourgs sur Colagne.
-          --  Les conclusions du rapport des experts de l’UNESCO sur le dossier Causses Cévennes, précisaient que les préoccupations de gestion du site pouvaient aller au-delà du périmètre en fonction des enjeux de paysage et de patrimoine. Or les enjeux de paysage en fonction de la nature, de la hauteur du projet éolien sont évidents ; les enjeux culturels aussi, par exemple le projet est implanté sur une draille historique reconnue comme un identifiant du site UNESCO, identifiant qui est encore « vivant» avec les chemins Urbain V et de Saint Guilhem, dont le chemin Urbain V passant aux pieds des futures éoliennes.
-          -- Un document de gestion n’a pas de caractère réglementaire, de même qu’une charte de PNR. Néanmoins ces documents sont une reconnaissance professionnelle des enjeux de protection et de valorisation d’un territoire. Ces documents apportent donc une argumentation non contestable, pour justifier un refus réglementaire s’appuyant sur la loi montagne, et le code de l’urbanisme.
-          --La loi qui a mis en place les PNR, précise que les collectivités harmonisent leurs décisions avec les orientations des chartes de PNR. Ce qui doit être le cas pour le département qui a acté les orientations de la charte et l’adhésion au PNR Aubrac.
-- Même si la décision concernant un projet éolien est de compétence préfet, le département a encore un droit de regard sur la gestion raisonnée de son territoire, et sur la préservation de ses espaces naturels et de ses paysages emblématiques.

Aussi nous espérons que le département au delà des simples informations qui nous ont été communiquées par courrier, saura se prononcer défavorablement sur ce mauvais projet éolien, aux différents stades des échanges officieux et officiels de son instruction administrative.

Une telle position serait pour nous un signe de la cohérence de la politique que vous menez sur le département.

Pour illustrer notre interprétation du respect des orientations d'une charte PNR, comme celle sur l'incompatibilité de l'éolien industriel, nous vous invitons à lire les commentaires d'un cabinet d'avocat concernant celles relatives aux ICPE, en sachant qu'un projet éolien est soumis à la procédure ICPE, et que le commentaire en lien s'appuie sur une jurisprudence du Conseil d'Etat.

Mais il nous faudra rappeler ces principes aux services de l'Etat, qui parfois ont leur propre interprétation des textes, et en Lozère petit pays loin de tout, la bonne information n'est pas toujours bien partagé. Lors d'une précédente réunion en préfecture le Secrétaire Général nous avait répondu que la charte d'un PNR n'avait pas de caractère réglementaire ; certes nous le savons mais c'est jouer sur les mots. La prochaine fois nous répondrons que l'intelligence des décisions n'a pas non plus de caractère réglementaire.


Quand on voit ce panorama du lieu d'implantation du projet éolien de Bourg sur Colagne, en balcon sur le site UNESCO et dans le PNR Aubrac, et qu'un projet éolien ait pu voir le jour dans un tel site, l'intelligence n'est pas ce qui est le plus partagé en Lozère.

jeudi 17 mai 2018

Non aux discours tendancieux en Lozère



Suite aux interventions des associations dont les Robins des Bois de la Margeride, les travaux du chantier éolien sur le massif des Taillades sont interrompus. Ces associations avaient soulevé auprès de la préfecture les nombreuses irrégularités de ce chantier.
La préfecture ayant demandé à l'entreprise de respecter les prescriptions de l’arrêté d’autorisation, en particulier sur les travaux concernant l’accès au chantier, il semble que la société devant le risque d’un arrêté préfectoral d’interruption du chantier a décidé de suspendre celui-ci.

Dans le domaine de l’éolien face aux enjeux de pognon, il est clair que pour les promoteurs et les pro-éoliens tout est permis. Nous le constations régulièrement depuis de nombreuses d’années : un discours dominant avec de fausses vérités, un passage en force au mépris des enjeux de patrimoine de biodiversité, de paysage, etc…..

Le cas du projet des Taillades en est un exemple (projet en contradiction avec l’étude DDT, aménagement irrégulier de la voie d’accès, tracé incertain du réseau de branchement électrique à négocier, atteinte à l'identité de l'abbaye de Notre dame des Neiges…).

Il en a été de même pour le projet du Born ( projet en contradiction avec l’étude DDT, intervenants à l’enquête traités par le commissaire enquêteur d’admirateurs passifs du paysage, éoliennes en balcon sur le lac de Charpal, dossier en balcon sur le site UNESCO,…). Sur ce dossier le tribunal administratif de Nîmes a été très clair dans son arrêt annulant l’autorisation ICPE.
……………
Considérant qu’il résulte de l’instruction que le projet en litige porte sur la construction d’un parc éolien composé de huit éoliennes d’une hauteur maximale de 150 mètres, situé sur les territoires des communes de Le Born et Pelouse, à une altitude d’environ 1 400 mètres sur le plateau du Palais du Roi ; que ce site est compris dans la zone spéciale de conservation Natura 2000 « plateau de Charpal », dans la zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II « Montagne et la Margeride et plateau du Roi » et situé à proximité immédiate de la ZNIEFF de type I « lac de Charpal » ; que l’étude des sensibilités paysagères et naturaliste au regard de l’éolien industriel en Lozère, réalisée à la demande des services de l’Etat en avril 2011, a considéré que l’installation d’éoliennes visibles
du lac de Charpal, situé au bord du plateau du Palais du Roi, était inadaptée compte tenu de la configuration unique en Lozère de ce type de paysage, dans la mesure où une telle implantation pouvait faire courir le risque d’un déséquilibre dans la composition de ce paysage en donnant plus d’épaisseur à la ligne d’horizon ; que si l’autorité environnementale, dans son avis émis le 11 juillet 2014, a estimé que l’étude paysagère permettait valablement d’appréhender l’impact des éoliennes dans le paysage et démontrait l’intérêt et la cohérence des partis pris dans l’insertion du projet, en mentionnant que le parc éolien affirmait « sa présence au sein d’un vaste
paysage naturel, comme un élément à caractère industriel à l’ordonnancement régulier voire harmonieux sur les points de vue présentés dans l’étude », toutefois et s’agissant particulièrement du point de vue depuis le lac de Charpal, cette appréciation est relativisée par la même autorité environnementale qui a également estimé que le parc éolien « apparaît cependant très prégnant dans le paysage » et que son « cumul avec les autres projets éoliens ou parcs existants renforce l’impact de l’activité de l’éolien dans le grand paysage » ; que cette même autorité qualifie aussi le lac de Charpal et le Truc de Fortunio comme « des éléments emblématiques du paysage », et les panoramas depuis le barrage du lac et le belvédère du Truc
de Fortunio comme « remarquables » ; que la circonstance que le plateau du Palais du Roi a été fortement modifié par l’homme du fait de la création du lac de Charpal en 1917 et du développement de l’exploitation forestière dans les années soixante à soixante-dix n’est pas, en elle-même, de nature à ôter à ce site son caractère remarquable, qui a d’ailleurs conduit à son classement en site Natura 2000 ; qu’en outre, contrairement à ce qui est affirmé par la société Vents d’Oc Centrale d’Energie Renouvelable 17, les photomontages réalisés dans le cadre de l’étude d’impact mettent en évidence, ainsi que l’a d’ailleurs souligné l’autorité environnementale, que les huit éoliennes sont clairement visibles depuis le lac, les perceptions étant effectives sur les pales et le haut des mâts qui dépassent de la dense forêt de résineux, la grande hauteur des éoliennes ayant en outre tendance à les rapprocher visuellement du bord du lac, pouvant ainsi donner l’impression qu’elles apparaissent en surplomb ; qu’il résulte de l’ensemble de ces éléments que l’implantation d’un parc éolien tel que projeté est de nature à avoir une incidence notable sur les paysages ; que, par suite, en accordant l’autorisation sollicitée, le préfet de la Lozère a méconnu les dispositions précitées de l’article L. 181-3 du code de l’environnement
………
l’arrêté du 25 août 2015 du préfet de la Lozère autorisant la société Vents d’Oc Centrale d’Energie Renouvelable 17 à exploiter un parc éolien sur le territoire des communes de Le Born et Pelouse doit être annulé.

Un jugement très clair, et bien non il est contesté par le maire de Pelouse.
 
Nous avons été intéressé ce mercredi 16 mai, par une conférence du CER Benjamen Bardy à Mende sur le thème « Le plateau du Roi et Charpal ». Nous avions déjà assisté il y a 2 ans à une conférence intéressante du CER sur "la route royale de Mende" et nous pensions avoir une conférence aussi intéressante sur l’histoire du plateau du Roi, par un spécialiste, puisque que l'intervenant Jules Maurin maire de Pelouse,  est un historien, ancien professeur d’histoire à la faculté Paul Valéry de Montpellier.
En fait ce dernier au travers d’un historique certes sympathique, mais très incomplet, a plutôt privilégié un plaidoyer pour le projet éolien de le Born – Pelouse. Ce qui n'était pas prévu dans l'intitulé de la conférence.
Le message à travers l'intervention est le suivant : suite à l’arrêt de la transhumance sur les grands espaces du Plateau du Roi, il a été privilégié le reboisement  après les années 60. Aujourd’hui la petite commune de Pelouse doit faire face à des frais d’entretien des chemins forestiers, aux impôts fonciers soit disant très lourds ( sans dire que c’est la commune qui fixe les taux), à la faible valeur du bois épicéa ( du bois à palette alors que partout en France c’est du bois d’œuvre), il lui faut donc trouver des ressources, d’où l’intérêt du projet éolien, qui ne gêne personne, et qui n’est pas dans un espace naturel, puisque que le lac de Charpal résulte d’un site industriel militaire, et que les espaces boisés sont des espaces artificiels, et que le projet a déjà coûté 10.000.000€ en terme d'études.
Des propos pas très émérite pour un professeur d’université : on peut certes contester un arrêt de justice mais il faut apporter des éléments qui dépassent les propos d’un comptoir de bistrot ; quand on a la capacité d’intellectualiser des études historiques on doit pouvoir élever le discours sur nos espaces naturels et paysagers, on doit aussi pouvoir avoir une vision économique du territoire, or parler d’une étude sur ce projet de 10.000.000€, alors que cette étude n’a rien coûté à la commune, et que les études de ce type de dossier sont de l’ordre de 100.000€, il nous faut vraiment relativiser le discours d’un maire pro-éolien.

Il est dommage pour la notoriété du CER, d'avoir eu un intervenant qui au lieu d'une conférence sur un sujet culturel et historique, a privilégié de faire passer un discours partisan et peu argumenté sur un mauvais projet éolien annulé par une juridiction administrative.

Ces quelques exemples pour rappeler que nos espaces extraordinaires de Lozère ne pèsent pas lourd, face à un discours dominant sur l’éolien industriel. Et que donc il nous faut continuer à être vigilants pour faire respecter notre patrimoine commun et notre cadre de vie.

Sur ce dossier du Born-Pelouse, c'est ce que nous avons fait au travers de nos écrits et de nos interventions. Le lac de Charpal est un vrai site naturel et paysager.


Et le plateau du roi, et les hauteurs du Born sont un lieu magique en site Natura 2000, et c'est dans ce lieu en belvédère sur le causse de Mende, le site UNESCO et au loin le Mont Lozère, que notre professeur veut justifier l'implantation d'éoliennes de 150m de haut.
En Lozère on dit souvent que dans le cochon tout est bon, et bien là pour le pognon tout est bon ; ce n'est pas acceptable

lundi 14 mai 2018

En Lozère informons nous sur l'éolien industriel

A l'heure d'un discours sur une région à énergie positive, dont en fait un des objectifs en matière d'énergie est de favoriser l'éolien industriel dans nos espaces ruraux, et bien en Lozère les promoteurs de l'éolien continuent leur pression.
Sur le massif des Taillades, malgré de nombreuses irrégularités soulevées par les associations, les travaux continuent ; sur la Terre de Peyre malgré la délibération de la commune nouvelle contre le projet Sameole, l'instruction du dossier est toujours en cours ; sur le secteur du Monastier sur un site emblématique à la jointure de l'inscription UNESCO et du PNR Aubrac les élus soutiennent encore ce très mauvais projet ; et de nombreux autres projets sont en préparation.

Et bien entendu on continue à nous faire croire que la gestion en fin de vie des éoliennes (de l'ordre de 20 ans) est anticipée par notre cadre réglementaire. Tout çà c'est du pipeau. Simplement pour comprendre la problématique de la gestion des déchets des énormes pales en fibre de verre nous vous invitons à lire le texte de l'EPAW .

 En Lozère même avec un développement soit disant raisonné comme veulent nous le faire croire certains élus, certains fonctionnaires, et même nos commissaires enquêteurs, le risque est grand que dans une génération, nous ayons une multitude de très grands squelettes de métal et de fibre de verre qui satureront nos grands paysages encore aujourd'hui intacts.

Entre UNESCO et PNR Aubrac

N'acceptons pas une future friche industrielle dans cet exceptionnel paysage de Lozère