Alors qu'en France, nous continuons à avoir un budget 2018 en déficit, ce qui veut dire que nous aggravons encore notre dette, et bien nous continuons aussi à aggraver nos finances avec les choix énergétiques que veut promouvoir le gouvernement.
Et oui, notre ministre de l'écologie déclare presque une dizaine de véhicules motorisés, dont certains à des coûts que de très nombreux français ne peuvent se permettre, mais il est pour que les français se serre bientôt la ceinture,
car bientôt nos factures énergétiques vont exploser, comme l'explique un article récent de l'IREP.
Encore une affaire de pognon, comme l'explique Nathalie MP dans un article de Contrepoints.
Et pour conforter ces analyses, nous proposons à votre lecture ci-dessous en copie, cet entretien de Jean Louis Butré paru en première page de la dernière édition internet du titre Valeurs Actuelles.
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[ENTRETIEN] Jean-Louis Butré : “Éoliennes, le suicide d’EDF”
La France compte aujourd’hui sept mille éoliennes. Et vingt mille autres sont programmées pour les cinq
prochaines années. Photo © LODI Franck/SIPA
Entretien. Avec le “One planet summit”, la France n’a parlé que de
transition écologique et d’énergies renouvelables. Jean-Louis Butré, Président de la Fédération
Environnement Durable (FDE), qui regroupe plus de mille associations confrontées à l’éolien, revient sur la
réalité concrète de cette source d’énergie. Et promet un avenir compliqué à EDF, qui s’engage
chaque jour plus avant dans cette impasse technologique et financière.
Valeurs actuelles. Comment définiriez-vous la situation actuelle, en France, sur le front de
l’éolien ?
Jean-Louis
Butré. Aujourd’hui en France 7000 éoliennes terrestres sont en fonctionnement. Selon les dernières informations
données par le Ministre de l’Environnement Nicolas Hulot, 20000 sont à venir à l’horizon 2023. Ces machines,
qui peuvent atteindre désormais 230 mètres de haut et être implantées à 500 m d’une habitation,
sont composées d’un socle de béton armé de 1500 tonnes, d’un mât en acier ou en béton
de plus de 100 mètres et d’une nacelle contenant le générateur d’électricité entraîné par
une hélice tripale. Chaque pale peut atteindre 60 mètres. La nacelle pèse plus de 70 tonnes. Le coût complet de sa
construction est de l’ordre de 3 millions d’euros. Voilà pour l’objet en lui-même.
Ce qu’il faut noter
ensuite, c’est qu’il n’y pas d’industrie française de fabrication d’éoliennes terrestres. Elles sont
toutes importées, principalement d’Allemagne et du Danemark, pour un montant total de 21 milliards d’euros.
Enfin, malgré leur
gigantisme, toutes ces éoliennes, du fait de leur productivité annuelle dérisoire (environ 23%) ne fabriquent aujourd’hui
qu’une quantité d’électricité minime, correspondant à 4% du total de
l’électricité de la France.
Qu’en est-il des recours parfois déposés contre les mairies ?
La FED estime que plus
de 30% des parcs éoliens en fonctionnement ont été construits ou vont l’être sur terrains appartenant à
des élus locaux. S’il est prouvé que ces élus ont pris part au processus décisionnel, ces pratiques correspondent
à des prises illégales d’intérêts qui ont été dénoncées dès 2015
par les rapports du Service Central de Prévention de la Corruption. Des condamnations ont été prononcées dont la
perte des droits civiques pour un maire. Des procès sont en cours. Dans le cadre de la construction des 2000 nouveaux parcs
éoliens programmés pour 2023 par la “Transition Énergétique”, ce phénomène d’une ampleur
inégalée pourrait conduire à la corruption de près de mille communes rurales par les éoliennes. Une situation
qui jetterait le discrédit sur l’ensemble de la classe politique.
L’éolien offshore est-il plus intéressant ?
En France, Il ne s’agit
pas d’éoliennes offshores mais d’éoliennes terrestres dites “les pieds dans l’eau” qui n’ont
rien à voir avec celles implantées en pleine Mer du nord, balayées par des vents forts et constants où la
productivité des éoliennes peut atteindre 43%. Six chantiers éoliens français, (1200 machines), sont programmés au
raz des côtes de la Manche et sur la façade atlantique : Le Tréport/Dieppe, Fécamp, Arromanches/Courseulles,
Saint-Brieuc, Saint-Nazaire/La Baule, les îles d’Yeu et Noirmoutier. EDF sera obligée par l’Etat d’acheter cette
électricité offshore à plus de 22 centimes d’euro le kWh alors que sur le prix de l’électricité
se négocie en dessous de 3 centimes d’euro le kWh. C’est soit 7 fois moins ! Cette dissimulation de la
réalité du coût de l’éolien en mer est porteuse de conséquences sociales très graves :
qu’adviendra-t-il des huit millions de ménages les plus défavorisés, quand leur facture d’électricité
aura doublée et qu’ils ne pourront plus la payer ?
Le coût de l’éolien offshore – six projets sont prévus – sera plus important encore que celui de
l’éolien terrestre. Photo © SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA
Les
entreprises françaises sont-elles au moins impliquées dans ces projets ?
C’est le credo
officiel. Après plus d’une décennie passée à essayer d’imposer ce programme terrestre et offshore,
l’argumentaire des gouvernements successifs relayés par l’Agence de maitrise de l’énergie (Ademe), a
été basé sur le développement d’une filière industrielle française de fabrication
d’éoliennes et sur la création de dizaines de milliers d’emplois. On en est très loin : les deux
sociétés qui devaient relever ce défi, Alstom et Areva, ont fait défection. Alstom, pourtant un des fleurons de
l’industrie française, a été vendu à l’américain General Electric, et Areva a sombré corps
et biens dans l’éolien maritime. Après avoir programmé le massacre de la France par 20.000 éoliennes terrestres
géantes importées de France et du Danemark, nos dirigeants ont donc désormais décidé de saccager aussi un littoral
jusqu’ici préservé, au mépris de l’économie locale et de la protection indispensable de
l’océan.
De
manière générale, comment expliquez-vous le succès de ce qui s’apparente pourtant assez fortement à une
impasse électrique, écologique et financière ?
L’éolien
n’est ni une affaire d’électricité, ni d’environnement ni de sauvetage de la planète. C’est un
“big business” ou des multinationales, des banques, des affairistes et même certains escrocs font des fortunes
gigantesques. Ils pillent les consommateurs à qui ils font croire qu’ils leur vendent une électricité verte,
vertueuse et gratuite qui va sauver le monde. Cette électricité éolienne est dispersée sur le
territoire, ce qui entraine la construction d’un nouveau réseau de collecte et de distribution d’électricité, des
milliers de kilomètres de lignes électriques, des milliers de pylônes et de transformateurs. En outre, comme il s’agit
d’une électricité intermittente, en l’absence de vent ce sont des centrales thermiques qui prennent le relais et
émettent des gaz à effet de serre.
Comment
cette gigantesque machine s’est-elle mise en place ?
C’est Yves Cochet,
ancien ministre de l’Environnement du gouvernement Jospin, qu’on surnommait “le barde délirant de
l’éolien”, qui a engagé la France dans cette gabegie.
Il était le
“chef” du groupe des Verts à l’Assemblée nationale et avait publié en 2005 « Pétrole
apocalypse », un livre dont toutes les prévisions se sont révélées fausses. Il a inventé
le système de tarif de rachat de l’électricité éolienne, par le groupe EDF à un prix garanti,
anormalement élevé, obligatoire et prioritaire sur 15 ans. Pour combler le gouffre financier ainsi créé
les consommateurs s’acquittent d’une taxe, la CSPE, qui atteint aujourd'hui 23% du montant de leur facture. C’est grâce
à ce système de subventions cachées que des fortunes individuelles gigantesques se sont faites. Pour ne citer que les plus
célèbres : EnR, la filiale d’EDF chargée du développement des énergies renouvelables,
c’est-à-dire principalement de l’éolien, a été rachetée à Pâris Moratoglou. Cet homme
d’affaires avisé, père du très médiatique Patrick, (coach de Serena Willams) a convaincu, voilà quinze ans,
EDF d’entrer dans le capital de sa société, SIIF, rebaptisée EDF Énergies nouvelles. Prix du « cadeau »
: 800 millions d’euros. En 2007, Jean-Michel Germa, frère jumeaux de l’ancien Directeur Général de WWF, a
revendu la moitié de sa société « La compagnie du vent » à GDF-Suez qui l’avait valorisée
à 753 millions d’euros. Là aussi, un joli jackpot.
Centrales nucléaires. La communication d’EDF, fortement tournée vers les renouvelables, fragilise
considérablement son cœur de métier. Photo © M.ASTAR/SIPA
Présent au dernier Congrès des climato-réalistes, vous avez notamment affirmé :
“l’évolution d’EDF donne le frisson”. Qu’entendiez-vous par là ?
Ce sont des chiffres connus
de tous mais il est important de les rappeler. En 2016, EDF, premier producteur mondial d’électricité employait 155000
salariés dans le monde dont 129000 en France. Sa situation économique est alors fortement dégradée : des fonds
propres inférieurs à 20 milliards d’euros, une action en forte baisse (- 66 % depuis 2014), un endettement qui s'est envolé
(40 milliards, soit plus de la moitié de son chiffre d’affaire), des retraites non provisionnées évaluées à
plus de 60 milliards d’euros, une fusion périlleuse en cours avec Areva qui totalise de son côté 4,8 milliards de pertes.
Ces difficultés se sont traduites par la sortie d’EDF du CAC 40 fin 2015, la démission de son directeur financier début
2016, l’abaissement de la note du groupe par l’agence Standard & Poor’s et son déclassement par l’agence Moody’s.
Un déclin confirmé début 2017 par l’annonce de plusieurs milliers de suppressions de postes à venir.
C’est un scénario de faillite programmée.
Vous
dénoncez une stratégie de communication “médiatiquement suicidaire” ?
Ces événements
posent la question du bien-fondé de la stratégie du groupe et de la responsabilité des Energies Renouvelables (EnR) dans son
déclin. Les Energie renouvelables solaire et éolien (hors hydraulique) ne représentent que 2% de la production
d’électricité du groupe : c’est une infime partie ! La fameuse filiale EDF Energie Nouvelles n’emploie que
3000 collaborateurs dans le monde et seulement 1400 en France, soit 1,1 % de l’effectif national. En revanche, la stratégie
agressive de communication de cette filiale, appuyée par l'Ademe et le Ministère de l’environnement, conduit à faire croire
aux décideurs politiques et aux citoyens que l’avenir d'EDF et de ses salariés est basé sur les énergies
renouvelables. Celles-ci, parées de toutes les vertus écologiques, ont pratiquement occulté les autres. L’annonce
récente du président d’EDF d’investir 25 milliards d’euros dans le solaire fait partie de de plan de communication
destiné à masquer les difficultés financières gigantesques de cette entreprise.
Discours de clôture d’Emmanuel Macron au One planet summit. Un enthousiasme déconnecté des
réalités.
Photo © Thibault Camus/AP/SIPA
Vous dites
que des scenarii de démantèlements sont actuellement en cours d’élaboration à Bercy – c’est du roman
d’anticipation ?
EDF
a un énorme besoin
d’argent, notamment pour assurer l’avenir de son parc nucléaire dont la
sécurité inquiète beaucoup de
spécialistes. Pour trouver ces sommes, plusieurs scénarii sont en
cours d’étude à Bercy. Certains datent
même probablement de l’époque ou Emmanuel Macron était ministre de
l’économie. Des projets envisagent ainsi
la séparation du groupe en plusieurs entités dont certaines seraient
cédées à des repreneurs pouvant
être des groupes étrangers qui entreraient progressivement dans le
capital de ces nouvelles entités. Pour sauver EDF de
l’asphyxie financière, le découpage entre activités nucléaires et
activités non nucléaires est
une des pistes possibles. Selon certaines sources, des groupes
financiers internationaux ont flairé l’hallali et travailleraient
sur ces hypothèses de démantèlement et de rachat total ou partiel.
Il s’agirait en
réalité d’une sorte de mécano de dépeçage progressif d’EDF comme l’ont connu de nombreuses
filières industrielles de notre pays avec perte de contrôle de l’Etat français au profit de multinationales
concurrentes.
Ne
craignez-vous que, par une sorte de dernière ironie, on mette alors la faillite de l’entreprise sur le compte de sa
“stratégie du tout-nucléaire” ?
Il est certain que le
nucléaire sera toujours le coupable idéal. Depuis des années, une campagne médiatique gigantesque détruit
systématiquement l’image de la filière nucléaire française. Résultat : selon certains sondages 77% % des
français sont aujourd’hui antinucléaires alors que c’est cette filière qui fournit plus de 75% de
l’électricité des ménages. On peut s’interroger sur les mécanismes à l’œuvre dans
cette campagne de dénigrement et plus particulièrement les motivations de certaines ONG.
Vous pointez notamment du
doigt le double jeu de Greenpeace…
Un
rapport de de Thibault
Kerlirzin, de l’Ecole de Guerre Economique, explique que Greenpeace
possède une branche business, Greenpeace Energy,
dont la filiale Planet Energy investit dans les centrales électriques
“propres” et a déjà construit dix parcs
éoliens. En Allemagne comme à l’étranger, Planet Energy a plusieurs
partenaires dont Vestas Wind Systems, le plus grand
fabricant mondial d’éoliennes. Greenpeace Pays-Bas est aussi
actionnaire de longue date de la Triodos Bank, dont le fonds
dédié au développement durable a Vestas pour premier investissement.
Sven Teske, cofondateur de Greenpeace Energy, a
été en 2012 le directeur de projet et principal auteur d’un rapport
coécrit qui portait sur la “révolution
énergétique”, coécrit avec le Global Wind Energy Council (GWEC), la
“voix de l’industrie de
l’énergie éolienne mondiale”, et l’European Renewable Energy Council
(EREC), organisation parapluie de
l’industrie des énergies renouvelables. Pour aller au but je poserais
deux questions : Greenpeace est-elle une ONG uniquement au service
de l’écologie ou le cheval de Troie de multinationales qui rôdent
autour d’un démantèlement
d’EDF ? Quel est le rôle de la filiale Enr qui, par sa publicité et son
action sur le terrain, détruit
médiatiquement la filière nucléaire de sa maison mère EDF ?
Propos recueillis par
Mickaël Fonton
et bonne lecture