vendredi 30 novembre 2018

Gilets jaunes et éolien en lozère

Quand on regarde les actualités nationales et locales, le mouvement des gilets jaunes fait la une de tous les commentaires. mais on entend de tout, du bons sens comme des absurdités, tant de la part des commentateurs, des manifestants et des politiques.

Mais hier soir sur la 5 à "C'est à vous" était invité Finkelkraut ; cela fait du bien d'entendre un vrai intellectuel qui malgré son âge reste clair, pertinent, sensible aux problèmes de notre temps et des gilets jaunes. Lui ne vient pas faire le buzz, ni faire sa publicité, il n'en a pas besoin.

Il a été très clair dans ses propos : le pourquoi de l'existence de ce mouvement, les bien-fondés de certaines de leurs demandes mais aussi les incohérences d'autres demandes, les difficultés du traitement par le gouvernement, et certaines erreurs dans le discours du président.

On aimerait que la presse  locale en Lozère ait la même clarté sur ce sujet difficile.

Dans ses propos Finkelkraut a rappelé les erreurs du président à vouloir couvrir les paysages français d'une multitude d'éoliennes industrielles.

Nous sommes en accord avec lui, mais nous tenons aussi à rajouter des éléments simples qui sont à intégrer dans les demandes des gilets jaunes, entre autres celle de baisser les taxes, car il y a bien des marges de manoeuvre.

Dans la page précédente de ce blog nous faisons part de l'économie possible à partir du projet éolien de Lachamp dont le refus a été confirmé par le tribunal administratif de Nïmes, nous parlions alors d'un montant de 15.000.000€, et donc nous tenons à préciser quelques explications/
- ce projet comporte 4 éoliennes de 180m de haut pour une puissance totale de 12,8 MW
- le taux de charge de l'éolien est de l'ordre de 0,2
- le prix de rachat de l'électricité éolienne est de 82€/Mwh garanti sur une durée de 15ans
- le prix moyen du marché de l'électricité est aujourd'hui de 40€/Mwh
- ce qui veut dire que 50% de l'électricité éolienne est subventionné par la CSPE et les taxes sur les produits pétroliers 

Maintenant faisons un petit calcul du montant qu'aurait pu percevoir le promoteur de ce projet sur quinze ans :

-- 15x365x24x12,8x0,2x82 = 27.583.488€
-- et donc 27583488x0,50 = 13.791.744€ de subventions à partir de taxes sur nos consommations
-- nous nous étions donc pas trompé quand sur une période de plus de 15 ans nous avions à partir de ce simple projet de Lachamp un gisement d'économie de taxes de 15 millions d'euros, alors imaginons le pognon de dingue que notre président pourrait économiser en revoyant son projet de triplement du parc éolien ; faites un simple calcul  sur 16000 nouvelles éoliennes soit environ 3000 projets de la taille de Lachamp : 45 milliards environ sur 15 ans, soit 3 milliards d'économie par an. Il y aurait là de quoi répondre aux gilets jaunes

Et maintenant faisons un petit calcul des fabuleuses retombées économiques qui auraient pu tomber sur Lachamp sur 15 ans, comme l'ont essayé de le justifier le promoteur, les élus, le commissaire enquêteur.
-- les locations : 4x6000x15 = 360.000€
-- les retombées fiscales pour les collectivités : 50000x15 = 750.000€
-- le risque de devoir prendre en charge les démolitions  : 4x350000 = 1.400.0000€

Un calcul simple permet de voir que l'on nous prend pour des imbéciles.

Tout ça pour dire qu'en Lozère aujourd'hui, une des problématiques c'est de ne pas pénaliser les lozériens modestes par des surcoût du budget transport et chauffage ; or le président a répondu ne pas revenir sur les taxes sur l'énergie et sur les carburants, et par contre il nous promet de venir pourrir nos espaces extraordinaires de Lozère par des éoliennes industrielles dont l'intérêt n'a jamais été démontré et qui en plus vont alourdir le poids des taxes, taxes qui ont généré la révolte des gilets jaunes.

Et pendant ce temps là, nos élus et la presse sont muets sur ces incohérences 


 Il parait qu'un vol de papillon peut se transformer en une tornade lointaine ; des petites erreurs successives ont fait exploser un mécontentement général, car il nous manque en France de vraies réflexions de fond, et de vraies transformations sur la fiscalité et la dépense publique. Notre système médiatique qui privilégie l'audimat, notre système politique qui privilégie des démarches trop politiciennes devraient revenir à leurs fondamentaux de notre démocratie : informer et gérer au mieux notre société.
Essayons de tous participer démocratiquement à cette transformation

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